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Peut-on penser l'actualité malgré son innommable barbarie qui nous laisse sans voix? Relire SPINOZA sonne aujourd'hui comme une nécessité. Cet enregistrement en hommage à un grand sage spécialiste de la question du bonheur : Robert Misrahi disparu le 1er Octobre 2023 qui a établi la meilleure traduction du texte aux éditions Pléiade paru chez Gallimard en 1954.
Nécessité morale dans la mesure où nous en avons fini avec l'ère de la vertu aristotélicienne, à cet idéal de l'homme de bien qui est aujourd'hui voué au cynisme d'une nouvelle anthropologie réaliste, sans nulle transcendance.
Nous revivons l'impensable retour de l'impensé : la haine de l'homme européen. Le contexte violent dans lequel vivait SPINOZA dans ces Provinces dites unies mais déchirées par les incessantes guerres de religions et les traques des bûchers encore brûlants des tribunaux de l'Inquisition, nous permet de mieux comprendre les affres de notre présente actualité.
Avant Hegel qui faisait de la lecture du Journal sa prière réaliste du matin, que dire de l'extraordinaire Éthique de SPINOZA articulant dans son système à la fois l'analyse du mal et la connaissance de la substance divine générant sérénité et béatitude? Une oeuvre qui depuis l'incontournable commentaire de Robert Misrahi des éditions Pleiade ne cesse de parler de notre époque. Non seulement l'Ethique et le Traité Theologico-Politique mais le Traité Politique et sa Correspondance dans laquelle SPINOZA ne cesse de livrer un combat acharné contre l'irréductible fanatisme c'est à dire ce credo religieux lui même qui sous couvert de piété, légitime les pires atrocités en son nom. En 1661 lorsque SPINOZA, quitte Amsterdam à 28 ans pour s'installer dans le village de Rijnsburg, il a déjà toute une vie derrière lui: naissance et éducation au sein de la communauté juive portugaise accueillie par la libre Hollande, fréquentation assidue de la Thora et du Talmud, activités
commerciales dans la négoce du père. Il a déjà deux ouvrages en cours :
Le Traité de la Réforme de l'entendement (traduit de façon plus abscons dans la nouvelle édition Pleiade comme Traité de l'Amendement de l'Intellect) et le Court Traité écrit en latin. « Je me voyais en effet » déclare t-il dans ce dernier Traité, « exposé au péril suprême et contraint de chercher de toutes mes forces un remède, fut-il incertain, tout comme un malade souffrant d'une maladie mortelle-trouver le vrai bien » SPINOZA a su démêler l'imposture religieuse des dogmatiques de Dieu, ennemis de la vérité, ce sont eux les vrais mécréants préférant la mort en martyr et la victimologie à la vie. « C'est une sauvage et triste superstition qui interdit de prendre du plaisir », l'hédonisme de nos sociétés occidentales libérales fait l'objet d'une sanglante détestation. Non seulement rien ne change mais la nature humaine empire dans sa radicalité violente et monstrueuse. Comprendre les rouages de l'obscurantisme religieux avec lequel aucune pensée rationnelle ne peut entrer en communication, c'est là l'objectif de SPINOZA. « Ultimi Barbarorum », « les pires des barbares » , ce sont les mots que SPINOZA voulait placarder suite au massacre des frères Jan et Cornalis le 20 Août 1672 de Witt, par une foule fanatisée. Ses frères de Witt qu'il aimait et admirait tant. Nous connaissons la suite : on dissuada SPINOZA de le faire en l'enfermant dans la maison de ses hôtes. Il ne put que crier en gémissant : « les monstres, les monstres. »
Nous portons aujourd'hui ce même cri étouffé de la non-acceptation de la terreur, au nom de la liberté et de la persévérance dans l'être.
Faits de criminalité genocidaire qui appellent un supplément d'âme et d'intelligence SPINOZISTE.