Alger, Une Histoire Urbaine

Une des caractéristiques des extensions urbaines qu'a connue la ville d'Alger réside dans cet aspect de désordre qui se dégage aussi bien dans sa typologie architecturale que dans sa morphologie urbaine. Des extensions qui se font au détriment des terres agricoles, sachant que la région algéroise contient les terres les plus fertiles, dans un pays dont la majorité de son territoire est constituée de désert. En revanche, ces extensions sont plus l'apanage de l'autoconstruction. Un phénomène qui a surgi en masse dès la fin des années soixante dix. Il résulte d'une politique de lotissement (habitat individuel essentiellement) qui procède par morcellement de terrains aussi bien publics que privés. Cependant, une telle expansion est paradoxale avec l'état de crise de logements qui sévit. Un état de crise, déjà amorcé à l'époque coloniale, s'est vu amplifié depuis l'indépendance sous le poids de la forte croissance démographique que connut le pays. Un tel paradoxe renvoie à l'analyse des politiques de planification urbaine préconisées et qui n'ont pas réussi à contrer de tels phénomènes.

Karima Anouche est Professeur au département d'Architecture de l'USTO-MB ('Université des Sciences et Technologie Mohamed Boudiaf d'Oran, Algérie). Elle est architecte de formation, docteur en politiques urbaine et aménagement de l'espace, diplômée en 1998 de l'Université Paris X Nanterre.