La présence invisible

Au XIXº siècle, la Colombie n'a pas échappé, comme l'ensemble des anciennes colonies espagnoles, au fait que les esclaves, s'ils ont acquis leur liberté au sein du nouvel Etat-nation, n'ont pas trouvé une plénitude politique et sociale. L'exclusion des esclaves et leurs descendantes était une idée valorisée dans la mentalité des élites constructrices de la nation. Même si le juridisme des textes supposait l'égalité, la réalité quotidienne des anciens esclaves était dans une appartenance sociale de seconde zone. Ils étaient assis sur le strapontin de la nation. Cette recherche a pour objectif l'étude de la question raciale, notamment des Africains et des leurs descendants, dans le projet de nation proposé en Colombie post-esclavagiste. A partir de l'analyse du discours géographico-politique de la seconde moitié du XIXº siècle, l'auteur étudie la place des anciens esclaves dans la nouvelle république, ainsi que les politiques étatiques, relatives à cette population, durant la période radicale libérale, qui coïncide avec celle de l'abolition définitive de l'esclavage.

Historienne et avocate colombienne de l'Université de Los Andes de Bogotá. Diplôme Supérieur d'Université en Droit Constitutionnel à l'Université Paris 2- Panthéon Assas ; Master 2 en Histoire et Civilisations à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Actuellement, doctorante en Histoire à l'EHESS de Paris.