Pour quelques missiles de plus

Considérée comme l''un des apogées de la guerre froide, la crise des missiles de Cuba a marqué les esprits des contemporains. En France et en Italie, les partis communistes sont alors au faîte de leur puissance et leurs organes de presse sont lus quotidiennement par des centaines de milliers de sympathisants et de militants. Cet ouvrage analyse la manière avec laquelle les journaux affiliés aux deux PC rendent compte du déroulement de l''une des crises internationales les plus graves du second XXe siècle et comment ils cherchent à démontrer que l''URSS n''est en rien responsable de son déclenchement. Le conflit Est-Ouest apparaît ainsi sous un double prisme, international et national.La crise de Cuba telle qu''elle est donnée à voir dans la presse communiste est autant le fait de l'' "impérialisme américain" que des gouvernements ouest-européens qui le soutiennent. Mais elle témoigne aussi d''une première faille dans le système idéologique du bloc communiste: la naissance du courant tiers-mondiste. Là est la plus grande divergence entre le PCF, fidèle à Moscou, et le PCI, attiré par de nouveaux tropismes, à commencer par Cuba elle-même.

Agrégé d''histoire, Nicolas Badalassi enseigne l''histoire contemporaine à l''université de la Sorbonne nouvelle - Paris III. Ses travaux portent sur la politique étrangère de la France pendant la guerre froide, notamment à l''égard du processus d''Helsinki.